Revue de l'exposition "La Firenze di Giovanni e Telemaco Signorini". A Florence, Palazzo ANtinori, du 19 septembre au 10 novembre 2019.
La découverte, en 2008, d'une correspondance importante entre Telemaco Signorini (Florence, 1835 - 1901), l'un des principaux peintres du deuxième mouvement Ottocente et le principal nom du mouvement Macchiaioli, et son père Giovanni (Florence, 1810 - 1862), un artiste de premier plan de la cour de Lorraine juste avant l'unification de l'Italie et un peintre paysagiste (et pas seulement) capable de satisfaire une clientèle internationale exigeante, est à la base de l'exposition La Firenze de Giovanni et Telemaco Signorini, la première jamais organisée dans les espaces du Palazzo Antinori, la capitale toscane : le rez-de-chaussée de l'édifice, qui a appartenu pendant cinq siècles aux Marquis, aujourd'hui célèbres partout pour leur production de vin, est ouvert au public pour la première fois.
L'exposition, organisée par Elisabetta Matteucci et Silvio Balloni, survient dix ans après la dernière occasion d'exposer Telemaco Signorini (la grande exposition de Palazzo Zabarella à Padoue : tenue en 2009, a permis de retracer avec profondeur et profondeur toute la carrière du peintre florentin, si ponctuellement que Signorini, depuis cette date, ne lui a plus consacré des expositions) et est proposée avec deux innovations importantes, jusqu'à maintenant encore peu approfondies et peu étudiées : le premier est la relation entre père et fils, le second est leur lien avec Florence, pour les deux indissolubles (même pour Telemaco, malgré sa mentalité ouverte et cosmopolite, sa propension au voyage, ses séjours répétés en Italie et à l'étranger).
- On pourrait dire que la ville est devenue le protagoniste de l'exposition, avec les deux peintres : avec les peintures qui se succèdent dans les huit sections de l'exposition (et disposés dans un arrangement unique, qui favorise une vue rapprochée, sur trois salles du rez-de-chaussée du Palazzo Antinori) sont retracés presque soixante-dix ans d'histoire, autour du passage crucial du centre du Grand Duché de Lorraine à capitale, de 1865 et pendant six ans jusqu'en 1871, le royaume récemment proclamé d'Italie. La constante entre deux époques si différentes est l'ouverture au monde de Florence, la modernité de sa classe dirigeante, son attrait international indéniable et inestimable qui a attiré, dans cette longue période, de nombreuses personnalités illustres de l'art, de l'économie et du politique.
- Une ouverture qui caractérise aussi les dernières années de la domination lorraine : malgré une cour de grandes proportions, et malgré une cérémonie qui n'avait jamais été rationalisée depuis les Médicis (ce lourd appareil était d'ailleurs nécessaire pour donner à la Lorraine une visibilité aux yeux du monde), la volonté de la famille dirigeante était de transmettre à ses sujets une nouvelle image du pouvoir, plus conforme à son époque.
D'où les grands travaux publics (les modernisations architecturales promues dans tous les grands centres de la Toscane, les réclamations, l'expansion du port de Livourne, l'infrastructure, à commencer par la construction du réseau ferroviaire et l'amélioration du réseau routier), les réformes fiscales (comme celle de 1824-1825 qui a permis de réduire sensiblement la charge fiscale), celles en faveur des libertés individuelles (à commencer par la réforme de la presse qui a permis à Florence d'être un important centre de publication), celles qui ont considérablement réduit le tissu de censure : seules les mesures adoptées après les soulèvements de 1948 auraient porté un coup dur à cette conquête), la réforme du système universitaire et plusieurs autres mesures.
La courte période pendant laquelle Florence fut la capitale du royaume fut cependant suffisante pour changer radicalement le visage de la ville avec une profonde réorganisation du centre historique (beaucoup furent les démolitions et les démolitions pour faire place à une nouvelle idée de la ville, et le plan urbain développé par Giuseppe Poggi ne fut pas exempt de critiques sévères) et l'expansion de la ville dans les quartiers voisins, envahis par de nouveaux quartiers qui devaient satisfaire les nouveaux besoins de la ville désignée pour être la capitale de l'Italie.
A suivre de plus près.