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Cinema

Des histoires de peur à raconter dans le noir - Critique

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Que se passe-t-il quand les légendes de l'horreur que vous avez entendues toute votre vie se réalisent ? Que se passe-t-il lorsque les circonstances actuelles font de vous la prochaine victime d'un être macabre et redoutable ?


Après avoir réalisé le film exceptionnel La Morgue (2016), le réalisateur norvégien André Øvredal reprend Fear Stories to Tell in the Dark, la célèbre anthologie de la terreur d'Alvin Schwartz de 1981, pour lui donner vie à l'écran. Outre l'idée de construire un film anthologique - comme V/H/S (2012) ou Trick'r Treat (2007) - le scénario de Guillermo del Toro du Mexique - qui est aussi producteur - décide d'enregistrer six histoires célèbres de Schwartz pour construire une fiction avec des monstres qui aiment chasser leurs victimes et hanter leur public.
Le monde cinématographique de Fear Stories to Tell in the Dark est situé à Mill Valley, en Pennsylvanie, une petite ville américaine où un groupe de personnages - les adolescents non ajustés typiques du genre - commencent à vivre les conséquences de leurs erreurs. Les maisons abandonnées de la villa de Sarah Bellows sont bien plus qu'un endroit sombre pour célébrer Halloween. Là, les légendes racontées de génération en génération dans ce lieu sont conservées dans un livre qui se poursuit au fil des ans avec un désir de vengeance.
Ce manuscrit devient l'axe central de l'histoire et contribue à consolider les deux grands succès du volume. D'une part, le personnage à soufflet créé spécifiquement pour la fiction aide à conserver l'essence de l'écriture de Schwartz et à donner à ses créatures malveillantes la place importante qu'elles méritent. Sous la protection de Guillermo del Toro dans la production du film, ces créatures, rares dans le genre, brillent.
Avec le soin - et le dévouement - que le Mexicain a investi dans tous les monstres de sa filmographie - que ce soit comme réalisateur ou comme producteur - les illustrations inoubliables de Stephen Gammell qui ornent la première édition de l'anthologie de Schwartz cessent d'être des dessins au fusain terribles qui se matérialisent comme de véritables cauchemars pour le public.

A travers eux - et l'atmosphère qui les entoure - le film devient aussi un petit mais émouvant hommage au cinéma de genre. Le cinéphile amoureux de la terreur trouve un clin d'œil - d'une projection dans un auto-cinéma de La Nuit des morts-vivants (1968) à une carte de lobby colorée de la fille de Frankenstein (1958) - qui le fait sourire et lui rappelle ces possibilités infinies de jouir du terrorisme, surtout parmi ceux qui partagent la même passion.
D'autre part, à travers ses jeunes protagonistes - où Stella Nicholls (Zoe Margaret Colletti) se distingue - le film réussit à maintenir un équilibre entre terreur et aventure, qui caractérise le cinéma d'Øvredal depuis sa création. Comme dans son dernier long métrage - comme dans son premier The Troll Hunter (2010) - le réalisateur utilise toutes ses possibilités narratives - où il met en valeur la photographie de Roman Osin, son assistant à la morgue - non seulement pour nous faire participer à une histoire d'horreur, mais aussi pour nous faire les victimes des monstres qui y jouent.


Il est intéressant de noter que Fear Stories to Tell in the Dark (Histoires de peur à raconter dans l'obscurité), soutenu par le film au moment où il se déroule, fait le parallèle entre ses histoires d'horreur fictionnelles et les histoires réelles qui ont hanté les États-Unis à la fin des années 60 : Alors que la petite ville de Pennsylvanie voit sans défense ses habitants les plus jeunes disparaître dans le film, le pays a subi la perte constante de ses nouvelles générations pendant la guerre du Vietnam. L'arrivée imminente de Richard Nixon à la présidence de cette nation promet également des temps complexes auxquels personne ne peut échapper.


Mais malgré le désir de faire vibrer le public - surtout avec une scène impropre aux arachnophobes - Stories of Fear to Tell in the Dark n'oublie pas l'histoire derrière ses fondements littéraires :
à travers ses jeunes protagonistes, le film ne cesse de glorifier la force de l'amour et de la compassion, surtout dans les moments les plus sombres de la vie. Et surtout, qu'en toutes circonstances, la terreur est de plus en plus appréciée dans la société.