Найти тему
Toute vie est de l'art

Le charme classique de Rome exposé aux Musées Capitolins. Partie 4.

Ainsi, après avoir touché un instant le thème de la considération dont Signorelli a bénéficié de la part de la critique, l'exposition revient sur l'artiste, et ce, dans une salle dédiée au thème de la "grâce de l'invention" (pour utiliser une expression Vasari) de Cortona : Il est en effet difficile de suivre le fil conducteur de l'exposition, car cette section s'en écarte en grande partie, car elle vise à rendre compte, en revanche, du profil de l'artiste (Federica Papi justifie la présence de ces Madones comme des œuvres dans lesquelles la tension du nu d'Orvieto s'ouvre sur une veine dans laquelle l'artiste " révèle son talent et le désir de rompre avec la tradition pour entreprendre de nouvelles solutions, formelles, stylistiques et conceptuelles ").
https://www.pinterest.ru/pin/446771225516000152/
https://www.pinterest.ru/pin/446771225516000152/

Trois Madones (dommage pour le verre réfléchissant qui les empêche d'être vues de la meilleure façon possible), appartenant toutes à différentes phases de la carrière de Signorelli, donc au défilé : la Madone à l'Enfant et aux Saints Jean le Baptiste et un Saint, réalisée à la fin des années 1980 et conservée dans la collection Pallavicini-Rospigliosi, la Madone à l'Enfant, Saint Jean-Baptiste et un vieil homme par Jacquemart André, réalisée dans les années 1990, et enfin la Madone à l'Enfant, de 1505-150 La Vierge de Jacquemart-André, avec la présence énigmatique du vieillard non identifié avec certitude (peut-être un berger), n'est même pas parmi les meilleures œuvres de l'artiste (la figure de la Vierge suit de façon insensée la Vierge de l'Annonciation de Volterra, de sorte que l'on suppose que cette œuvre fut réalisée grâce à l'atelier), et les autres sont plus intéressantes, surtout celles de New York, en raison de son histoire : l'artiste en fit don à sa fille Gabriella en 1507, mais il était peut-être destiné à sa femme Gallizia, décédée prématurément en 1506 (date après laquelle le peintre a lié le tableau à sa fille par son testament).

Le fond inhabituel du panneau, une décoration qui rappelle celle des tissus, faits de ronds à putti (ailés ou non) et de médaillons aux profils d'empereurs, en l'occurrence Domitien et Caracalla (donc d'autres références à l'intérêt de Luca Signorelli pour le classique, mais aussi dans ce cas plus animé par des intentions formelles et symboliques que par une rigueur archéologique, ces pièces étant inventions de l'artiste) pourrait faire référence à l'amour familial. La Vierge Marie elle-même dégage une humanité que l'on retrouve rarement dans des tableaux similaires de l'artiste toscan (on remarquera aussi l'absence d'auréoles) : on peut supposer que l'intention de Signorelli était de donner un caractère universel à la figure de la Vierge, qui dans ce tableau assume plus l'apparence de mère attentive que celle de mère de Dieu. Un tableau qui raconte une histoire émouvante, et un tableau qui se configure comme un rare témoignage du travail de la Renaissance étroitement lié à la vie personnelle de l'artiste qui l'a exécuté.

Alors que l'exposition touche à sa fin, les seuls témoignages des deux présences successives de l'artiste à Rome sont rapidement évoqués : la première date de 1507, année où, selon l'histoire du peintre Giovanni Battista Caporali (Pérouse, 1475-1560 environ), Signorelli participa à un dîner chez Bramante avec Pérugin, Pinturicchio et Caporali lui-même, probablement pour discuter travail, peut-être un projet à soumettre au nouveau pontife, Jules II (Albisola Superiore, 1443 - Rome, 1513), dont le goût aurait cependant pris, comme on le sait, d'autres orientations (et ce malgré le fait que le pape était d'abord en faveur de faire décorer ses appartements par les peintres de l'ancienne génération, mais qu'il changea d'avis après avoir remarqué le jeune Raphael).

  • La seconde, en revanche, est celle mentionnée dans la lettre de Michel-Ange à laquelle il est fait référence au début, mais qui est également connue par un autre document, dans lequel Signorelli est certifié comme procureur de sa belle-fille, Mattea di Domenico di Simone, dans le cadre d'une dispute qui a opposé la femme aux moniales du couvent San Michele Arcangelo à Cortona en 1513 (la figure correspond à celle de Michelangelo, qui rappelle expressément avoir rencontré Signorelli pendant la première année du pontificat de Léo X) Pour le moment, aucune autre information n'est connue sur le séjour de Luca Signorelli à Rome.

A suivre de plus près.

https://zen.yandex.ru/media/id/5d9331b21febd400afb287dd/le-charme-classique-de-rome-expos-aux-muses-capitolins-partie-5-5d950199d7859b00b27f666b