НИ 2 НИ 1,5
Свободные размышления о жизни, работе и том, что между ними. Основано исключительно на собственном опыте.
Канал · 3
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НИ 2 НИ 1,5
11 правил работы в офисе (часть 2)
3 года назад
La recette. Slimane🎤 Рецепт. Слиман De quoi tu m’parles, dans ma tête, y a qu’toi et moi О чем ты говоришь? У меня в голове есть только ты и я. La recette, c’est toi et moi, on sait déjà Рецепт – это мы с тобой, мы об этом уже знаем. Pourquoi tu pars, à la fête, je n’pense qu’à toi Почему ты уезжаешь, на вечеринке я думаю только о тебе La recette, c’est toi et moi, ne me quitte pas Рецепт – это мы с тобой, не покидай меня. Ne me quitte pas, j’t’ai dans la tête Не покидай меня, ты в моей голове. Ne me quitte pas, tu sais dans ma tête Не покидай меня, ты знаешь, что в моей голове C’est toi et moi, juste toi et moi Это ты и я, только ты и я. Tu sais, tout le monde autour pourra me quitter Знаешь, все могут оставить меня, Tant que t’es là, j’suis bien До тех пор, пока ты рядом, я в порядке, mon amour et faut pas l’oublier моя любовь, и не нужно забывать об этом. De quoi tu m’parles, dans ma tête, y a qu’toi et moi О чем ты говоришь? У меня в голове только ты и я. La recette, c’est toi et moi, on sait déjà Рецепт – это мы с тобой, мы об этом уже знаем. Pourquoi tu pars, à la fête, je n’pense qu’à toi Почему ты уезжаешь? На вечеринке я думаю только о тебе. La recette, c’est toi et moi, ne me quitte pas Рецепт – это мы с тобой, не покидай меня. #песни Французский язык с Лолой🗼
2 недели назад
"Je ne sais pas répondre, donner des conseils" Romain Gary, LA NUIT SERA CALME Ce livre prend la forme d'un entretien fictif avec François Bondy, ami d'enfance de l'auteur, narrant les années où Romain Gary servait dans les Forces françaises libres puis ses débuts dans la carrière diplomatique. François Bondy donna son accord pour n'être qu'un « prête-nom » à cette œuvre littéraire dont Gary fut intégralement l'auteur tant pour les réponses que les questions. F. B. : Pourquoi as-tu accepté de te livrer ici, alors que tu vis très replié sur toi-même ? R. G. : Parce que je vis très replié sur moi-même... Et je n’éprouve aucun frisson d’amour-propre à l’idée de m’ouvrir à n’importe qui — j’aime bien « n’importe qui », c’est un copain — et de me livrer à l’« opinion publique », parce que mon « je » ne me contraint à aucun égard envers moi-même, bien au contraire. Il y a l’exhibitionnisme, et il y a la part du feu. Le lecteur décidera lui-même s’il s’agit de l’un ou de l’autre. Gari veut dire « brûle ! » en russe, à l’impératif — il y a même une vieille chanson tzigane dont c’est le refrain... C’est un ordre auquel je ne me suis jamais dérobé, ni dans mon œuvre ni dans ma vie. Je veux donc faire ici la part du feu pour que mon « je » brûle, pour qu’il flambe, dans ces pages, au vu et au su, comme on dit. « Je » me fait rire, c’est un grand comique, et c’est pourquoi le rire populaire a souvent été un début d’incendie. « Je » est d’une prétention incroyable. Ça ne sait même pas ce qui va lui arriver dans dix minutes mais ça se prend tragiquement au sérieux, ça hamlétise, soliloque, interpelle l’éternité et a même le culot assez effarant d’écrire les œuvres de Shakespeare. Si tu veux comprendre la part que joue le sourire dans mon œuvre — et dans ma vie — tu dois te dire que c’est un règlement de comptes avec notre « je » à tous, avec ses prétentions inouïes et ses amours élégiaques avec lui-même. Le rire, la moquerie, la dérision sont des entreprises de purification, de déblaiement, ils préparent des salubrités futures. La source même du rire populaire et de tout comique, c’est cette pointe d’épingle qui crève le ballon du « je », gonflé d’importance. C’est Arlequin, Chaplin, tous les « soulageurs » du « je ». Le comique est un rappel à l’humilité. Le « je » perd toujours son pantalon en public. Les conventions et les préjugés essayent de cacher le cul nu de l’homme et on finit par oublier notre nudité foncière. Donc, je suis prêt à me « livrer », comme tu dis, sans rougir. Il y a d’autres raisons. D’abord, j’ai un fils trop jeune pour qu’il puisse me rencontrer, pour que je puisse lui parler de tout ça. Quand il pourra comprendre, je ne serai plus là. Ça me fait chier immensément. Immensément. J’aurais voulu pouvoir lui parler de tout ça, quand il pourra comprendre, mais je ne serai plus là. Il y a impossibilité technique. Donc, je lui parle ici. Il lira plus tard. Et puis, enfin, il y a l’amitié. Je me sens entouré d’une très grande amitié, c’est même pas croyable... Des gens que je ne connais pas du tout... Les lecteurs écrivent. Tu reçois, mettons, cinq, six lettres par semaine, depuis des années, et pour un lecteur qui écrit, il y en a peut-être cent qui pensent à moi comme lui, qui pensent et sentent comme moi. Ça fait une quantité incroyable d’amitié. Des tonnes et des tonnes. Ils me posent toutes sortes de questions, et je ne sais pas répondre, donner des conseils, ça fait professoral, et je ne peux pas parler à chacun d’eux, alors je leur parle ici à tous... Ils ne me demanderont plus de conseils, après ça, ils verront que je n’ai jamais été capable de m’en donner à moi-même, et que d’ailleurs, pour l’essentiel, il n’y a pas de réponse.