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Лидеры кинопроката Франции 2017 года (среди французских фильмов)
В 2017-м году во французском кинопрокате планку в 1 млн. зрителей сумели преодолеть 15 французских фильмов. Это было существенно меньше прокатных показателей 1950-х – 1970-х. Причина тому, на мой взгляд, была всё та же – не только конкуренция со стороны голливудской продукции, но в основном – массовое распространение бытовой аудиовизуальной техники, интернета, мобильной телефонии, которые приковали к домашним экранам телевизоров, компьютерным мониторам и смартфонам миллионы французов, ранее предпочитавших смотреть фильмы в кинотеатрах...
1 год назад
On constate, désolée, que la polémique suscitée par « L’Oaristys» ou « l’Affaire Chénier » n’était malheureusement qu’un prélude à la bouffée délirante qui semble gagner la gent féminine. Ce poème de Chénier, figurant en 2017 au programme de l’agrégation, avait plongé les préparationnaires dans une insondable perplexité. C’est pourquoi l’association féministe de l’ENS Lyon, nommée facétieusement « Les Salopettes », s’était résolue, si j’ose dire, à prendre les choses en main. Pour ce faire, elle avait relayé une lettre ouverte, écrite par des « agrégatif.ve.s » de Lettres modernes et classiques, adressée au jurys des concours. Les « auteur.rice.s » de la missive demandaient des clarifications sur la manière d’aborder un texte dans lequel  «iels » avaient identifié une indubitable scène de viol. Lâches, les birbes qui sévissent encore dans les jurys des concours de Lettres s’étaient réfugiés dans le silence. Que de chemin parcouru depuis ! L’affaire Weinstein a secoué le monde entier et maintenant Jennifer Tamas convoque le Grand Siècle pour qu’on n’oublie jamais que « non » est un mot magique. Mme Tamas, agrégée de Lettres modernes qui enseigne la littérature française de l’Ancien Régime à Rutgers University (New Jersey) aux États-Unis nous donne un brillant essai. Intitulé Au non des femmes, cet ouvrage, que Philip Roth aurait sans doute aimé préfacer, se propose de « Libérer nos classiques du regard masculin ». A bas l’interprétation patriarcale ! La quatrième de couverture, une fois n’est pas coutume, révèle assez précisément les… dessous de l’affaire : « Sous les images de princesses endormies célébrées par l’industrie du divertissement, se cachent de puissants refus occultés par des siècles d’interprétation patriarcale ». Ce sont ces refus que Jennifer Tamas propose d’exhumer « avec courage et subtilité ». Elle « traque l’expression du féminin sous le regard masculin et tend savamment l’oreille vers le bruissement des voix récalcitrantes. Conviant les figures dissidentes des siècles anciens, du Petit Chaperon rouge à Bérénice, elle vivifie le discours féministe et trouve chez Marilyn Monroe le secret d’Hélène de Troie. Elle révèle ainsi, non sans un brin d’irrévérence, un magnifique matrimoine, trop longtemps séquestré dans les forteresses universitaires ». En parcourant ce livre, on a le sentiment d’assister, en toute impuissance, à la défloraison d’une nuée de drosophiles. Le message celé dans les Contes de fées nous est enfin révélé, prenons par exemple « La Belle et la Bête » : « La Bête est l’être fragile, celui qui meurt d’attendre, celui qui est rendu à la vie par l’amour. La Belle, quant à elle, incarne le personnage fort. […] C’est même elle qui finit par demander la bête en mariage ! La logique du consentement sexuel n’expose-t-elle pas justement la fragilité masculine en fortifiant la femme ? »  On apprend également qu’Andromaque et Bérénice ont su dire « non », on découvre que madame de Merteuil n’est pas complètement mauvaise. On voit aussi que la Princesse de Clèves a su évincer Monsieur de Nemours comme Nicolas Sarkozy. A lire aussi: Pourquoi je ne célébrerai pas le 8 mars Cette lecture nous permet d’explorer une faille spatio-temporelle où Virginie Despentes et Mona Chollet devisent avec Euripide et Racine ; où Hélène de Troie est Vanessa Springora mais aussi Marilyn Monroe. Jennifer Tamas déploie impitoyablement une connaissance encyclopédique de la littérature et du cinéma pour nous entraîner dans un monde où tout est dans tout et réciproquement. On touche, et c’est sans doute le but recherché, à la confusion des genres, on retourne enfin au magma originel. Alors, comme Maupassant : « On se sent écrasé sous le sentiment de l’éternelle misère de tout ». Ce livre satisfait chez son « autrice » un besoin viscéral de penser le monde et de l’appréhender en tant que femme : « J’aurais aimé qu’on m’apprenne la littérature autrement, qu’on me fasse découvrir les œuvres des femmes, qu’on m’explique à travers le prisme du féminin les contes et les fables […] Cet essai aspire à donner à chacun et à chacune