Ces dernières années, la Turquie a déployé des efforts considérables pour se rapprocher des normes européennes : des changements démocratiques ont été apportés à la Constitution, au système judiciaire, aux codes civil et pénal. Elle a également amélioré la situation des minorités nationales, et le rôle des militaires dans la gouvernance du pays a été réduit.
En 2003, sous la pression de l'UE, les restrictions constitutionnelles à la liberté d'expression et de circulation ont été abolies.
Pour Ankara, l'Union européenne est le principal partenaire en raison de facteurs économiques et de la présence d'une importante diaspora turque dans l'UE (Allemagne, Autriche, Pays-Bas).
L'Institut d'intégration économique - l'Union douanière - est un défi difficile, mais c'est devenu une impulsion pour renforcer la concurrence en Turquie, pour améliorer l'infrastructure industrielle, pour se rapprocher des indicateurs de l'UE.
Un espace économique.
Par conséquent, les entreprises turques sont intéressées par la création rapide d'un espace économique commun entre l'UE et la Turquie, dans lequel les règles du marché intérieur seraient pleinement opérationnelles. La majorité de la population turque soutient l'adhésion du pays à l'Union européenne dans l'espoir de résoudre les problèmes de l'économie nationale, de stabiliser les bases démocratiques et de renforcer l'État de droit.
Les relations commerciales extérieures d'Ankara sont traditionnellement orientées vers le marché de l'Europe occidentale. La création d'une union douanière avec l'UE a achevé la deuxième étape, transitoire, de l'intégration du pays dans cette organisation.
Pour la Turquie, il s'agit d'une victoire majeure dans la poursuite du développement et de la modernisation de l'économie, qui s'est développée dans des conditions de protection stricte du marché intérieur par des barrières protectionnistes et avec l'appui de l'État.
Les fabricants et les industriels ont eu accès à un marché stable et vaste. La signature d'un accord sur une union douanière a démontré l'intérêt de l'UE à développer ses relations avec la Turquie avant tout pour préserver son orientation généralement pro-occidentale et lui garantir le statut d'État européen à part entière.
Il convient également de noter que l'union douanière donnée à Bruxelles permet d'intensifier l'expansion des échanges commerciaux en direction de l'Est, principalement vers l'Asie centrale. La Turquie est devenue le seul pays à créer une union douanière avec l'UE, n'en étant pas membre. Il s'agissait de restreindre sérieusement les principes de souveraineté nationale inscrits dans la Constitution, alors que l'UE ne s'engageait pas à accepter la Turquie.
Après la mise en place de l'union douanière, Ankara, sans participer aux organes directeurs de l'Union européenne et sans pouvoir influencer ses décisions, a dû s'y conformer et, à cette fin, modifier la législation nationale. L'insuffisance de l'aide financière de l'Union européenne a réduit la capacité d'adaptation de l'économie turque. Néanmoins, le fonctionnement de l'union douanière a apporté une contribution significative à la modernisation de l'économie turque.
Elle est devenue une incitation à accroître la concurrence en Turquie, à améliorer l'infrastructure industrielle et à se rapprocher des indicateurs de l'UE. La plupart des secteurs de l'économie turque étaient suffisamment forts pour faire face à la concurrence et aux forces du marché dans le cadre d'une union douanière avec l'UE.
Au niveau microéconomique, les échanges régionaux, les investissements en Turquie et l'interpénétration croissante des marchés financiers turcs et européens ont un effet positif significatif.
Ainsi, l'union douanière a démontré la capacité de l'économie turque à faire face à la concurrence des produits industriels et à respecter les lois sur la protection de la propriété intellectuelle. Cet acte est la preuve que la Turquie est en mesure de remplir les critères économiques d'adhésion à l'UE. Il faut s'attendre à ce que la poursuite de l'intégration d'Ankara et de Bruxelles conduise à une plus grande harmonisation commerciale et économique. Toutefois, le fonctionnement de l'union douanière, indépendamment des garanties d'adhésion totale à l'UE, crée des difficultés pour l'économie turque.
Lors de la réunion qui a suivi le Conseil européen des 17 et 18 mars 2016, les dirigeants de l'UE et la Turquie sont convenus d'accélérer la mise en œuvre de la feuille de route pour la libéralisation du régime des visas, en vue de lever l'obligation de visa pour les citoyens turcs au plus tard fin juin 2016, si tous les critères ont été remplis.