La situation actuelle
Les dirigeants UE-Turquie se sont réunis le 26 mars 2018. Les dirigeants de l'UE ont reçu le président turc Recep Tayyip Erdoğan à la résidence Euxinograd de Varna, en Bulgarie. Cette réunion a été l'occasion d'évaluer les questions d'intérêt mutuel et l'évolution récente de la situation en Turquie, notamment dans le domaine de l'État de droit et des libertés fondamentales.
Relations entre la Turquie, la France et l'UE.
Les relations franco-turques ont une longue histoire, d'où un certain stéréotype de perception de l'autre. Les deux pays sont traditionnellement considérés comme des leaders internationaux avec des problèmes communs. En 2015, le volume des exportations de la France vers la Turquie s'élevait à environ 7,1 milliards d'euros. Selon cet indicateur, la France occupe la sixième place dans la liste des principaux fournisseurs de biens à destination de la Turquie avec une part de marché d'environ 4 %.
Les relations franco-turques.
Les relations franco-turques n'ont donc jamais été univoques. L'une des questions litigieuses est le désir de la Turquie de devenir un membre à part entière de l'UE. Au cours des quarante dernières années, la position de la France sur l'adhésion de la Turquie à l'UE a varié de modérément négative à fortement négative.
La France craint que si la Turquie adhère à l'Union européenne, elle devra faire face à l'assaut d'une puissante vague d'immigration. Dans le même temps, la population française craignait l'"influence islamique", surtout après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et les émeutes en France en 2005. Dans le même temps, le rapprochement mutuel est entravé par un certain nombre de risques politiques et économiques.
La structure de l'économie turque, l'instabilité macroéconomique persistante et l'incertitude sociale constituent un sérieux obstacle sur la voie de l'Union européenne. D'autres facteurs négatifs sont les problèmes de politique étrangère non résolus de la Turquie et la concurrence d'autres pays européens pour l'adhésion à l'UE. Il s'ensuit que la France et la Turquie ont une perception déformée l'une de l'autre, ce qui rend impossible la construction de perspectives communes. Toutefois, aussi difficiles que soient ces relations, les deux parties ont l'avantage politique de se rencontrer.
La Turquie est un pays clé au Moyen-Orient, avec une voix dans la politique internationale et une croissance économique suffisante. L'acceptation de la Turquie sur le marché de l'UE sera un stimulant important pour le développement du marché de l'UE en raison du dynamisme, de la forte demande intérieure, de la culture entrepreneuriale de la population turque et de l'effet de la libéralisation du commerce.
L'intégration de la Turquie dans l'économie européenne apportera de nouveaux emplois, des prix compétitifs et des opportunités d'investissement aux citoyens de l'UE.
Un pays de 74 millions d'habitants est un marché important pour l'Union européenne en termes d'investissements et de biens de consommation. Compte tenu de la croissance accélérée de l'économie turque après l'adhésion du pays à l'UE, la demande accrue de ce type de biens ouvrira de nombreuses possibilités nouvelles aux entreprises européennes.
Bien sûr, la Turquie ne peut être idéalisée : inflation et chômage élevés, la question de la reconnaissance de Chypre et du génocide arménien, le nombre de prisonniers politiques dans le pays. Ces facteurs affaiblissent la position de la Turquie sur la scène internationale. Toutefois, elles ne sont pas critiques et les avantages évidents pour l'UE de l'adhésion de la Turquie à l'UE sont beaucoup plus importants.
Le point clé des relations turco-européennes est la politique de marché. Bien qu'Ankara se soit engagée à libéraliser le commerce, elle suit une politique de substitution aux importations. Cela va à l'encontre de la stratégie de la Communauté européenne visant à créer une zone de libre-échange, la libre circulation des capitaux et des travailleurs entre les États membres.
Les politiciens turcs.
Les politiciens turcs, tout en étant en désaccord avec les conditions économiques de la CEE, ont ralenti le rythme de l'intégration, considérant la concurrence comme excessive et prématurée pour l'industrie du pays. Les représentants des grandes entreprises industrielles ont commencé à demander des amendements au Protocole additionnel afin d'en exclure la perspective d'établir l'union douanière. ttps://cdn.pixabay.com/photo/2015/05/15/14/27/eiffel-tower-768501_960_720.jpg
La Communauté européenne a fixé des contingents d'importation fixes pour la Turquie et Ankara, a gelé ses obligations au titre de l'accord et n'a pas respecté le régime de réduction des droits de douane. En outre, le système de quotas a rendu les importations de la Turquie dépendantes des pays et de la gamme de produits. Toutefois, le 1er janvier 1976, Ankara a réduit les droits de douane et a adopté une liste de biens non taxables conformément au protocole additionnel.