Depuis quelque temps, j'ai pu observer dans les nouveautés éditoriales une grande présence de récits ou d'histoires basés sur d'autres histoires existantes, et, comme il ne pouvait en être autrement, de nombreux auteurs ont rapidement commencé à choisir La Petite Sirène comme toile de fond pour leurs œuvres.
Et, comme vous pouvez déjà l'imaginer d'après le titre du livre dont je viens vous parler aujourd'hui et ce dernier commentaire, il s'agit en fait d'un roman basé sur le célèbre conte d'Andersen, La petite sirène. J'allais dire qu'il s'agit d'un récit, mais la vérité est qu'il n'en est rien, puisque l'auteur, Sarah Henning, n'est pas basée sur l'histoire de son protagoniste, mais de son méchant.
Alors oui, La bruja del mar nous raconte l'histoire d'Ursula, cette méchante sorcière que nous connaissons tous pour avoir enlevé la voix d'Ariel et nous n'avons jamais su comment elle est devenue cette femme sans cœur qui s'amusait à regarder la jeune femme souffrir. Et cela nous rappelle qu'il est important de ne pas oublier que nous avons tous notre propre histoire et, surtout, un passé qui fait de nous ce que nous sommes.
Tout commence quand Evie perd sa meilleure amie, Anna. Ils étaient inséparables jusqu'à ce que la fille se noie. Elle était sa confidente, sa sœur, son âme soeur, son âme soeur, et tout ça parce qu'Evie a des pouvoirs qu'elle ne peut partager avec personne. Oui, Evie est une sorcière et doit vivre en marge du monde entier pour que personne ne soit au courant de son état, car si cela devait arriver, ils la tueraient comme hérétique. Mais tout change quand le jour de l'anniversaire du Prince Nik, son autre meilleur ami, le garçon tombe par-dessus bord du navire où ils se trouvent. Et Evie le voit parfaitement, ce n'est ni une illusion ni une imagination : elle voit comment une sirène qui ressemble trop à Anna sauve le prince.
A partir de là, nous en apprendrons plus sur l'histoire d'Evie, grâce à ses propres mots et aussi aux nuances que nous trouvons qui font référence au passé. Cette histoire est donc racontée à deux reprises (bien que la partie du passé soit très brève par rapport au présent), ce qui obligera le lecteur à être attentif pour ne manquer aucun détail et être capable de comprendre parfaitement tout ce qui se passe.
J'ai trouvé très intéressant de connaître le revers de la médaille. C'est ce qui m'est arrivé quand j'ai vu le film de Meléfica, parce qu'elle était aussi une méchante que j'aimais. J'ai donc adoré connaître son histoire, sa version de l'histoire, pour ainsi dire, afin de pouvoir la juger en jouant avec l'ensemble du jeu. C'est ce qui m'est arrivé avec La Sorcière de la mer. Ursula m'a toujours semblé être l'une des meilleures méchantes de Disney, mais on ne nous a jamais dit comment elle a fini par devenir ce que nous avons tous pu voir. Aujourd'hui, la justice lui est rendue et, après avoir lu ce livre, l'histoire change. Et beaucoup de choses.
Je dois lui donner un hoquet et c'est que le rythme du livre m'a semblé un peu déséquilibré. Bien qu'il commence très fort et nous donne beaucoup d'informations, au fur et à mesure que les pages avancent, le rythme descend trop bas. Je comprends qu'il est très difficile de maintenir le niveau du principe et que le lecteur a aussi besoin d'un peu de repos en ce qui concerne ses émotions, mais la tension baisse trop et risque de devenir ennuyeuse à certains moments. D'autre part, lorsque la fin approche, le rythme remonte et rend le résultat explosif. Le lecteur tiède le regrettera, c'est pourquoi je vous encourage à ne pas le quitter et à continuer jusqu'à la fin, car vous vous rendrez vite compte que l'histoire est en train de remonter et qu'elle sera très utile. Le mot.
J'ai lu de mauvaises critiques sur le développement des personnages. Et s'il est vrai qu'Evie connaît un développement spectaculaire, les autres personnages restent un peu plats à côté d'elle. Je ne dirais pas que c'est quelque chose de négatif, parce que l'attention du lecteur doit se porter sur Evie et non sur les autres. De plus, Sarah Henning aurait pu se passer des autres personnages et en mettre d'autres au hasard et l'histoire serait restée inchangée. Parce que l'important ici, c'est comment Evie devient ce que nous savons tous. Eh bien, à ce stade, je vais casser une lance en faveur de l'auteur et je me souviens que c'est sa première œuvre et qu'elle a encore un long chemin à parcourir.
Bref, c'est une histoire très divertissante qui plaira à tous ces nostalgiques qui veulent savoir pourquoi Ursula est devenue l'une des meilleures méchantes de Disney et qui sont prêts à plonger dans les profondeurs de la mer pour connaître toute l'obscurité qui nage dans ses eaux.