partie 8
Le lendemain matin, je me réveille dans mon lit, soigneusement enveloppé dans une couverture. Eric.... c'est lui qui a dû m'amener ici. Il m'étonne parfois par ses actions. C'est incroyable comme il peut s'occuper de moi invisiblement, en douceur....
Je sors du lit.
Quand je descends pour le petit déjeuner, je sens l'odeur agréable d'une omelette. Eric joue avec le café, et je l'accueille avec un joyeux "Bonjour.
La réponse est un "Et à toi" très enroué ; Eric glisse et s'arrête de parler. Je lève les sourcils, mais je ne dis rien.
On s'assied et on mange.
Erica tousse, et bien qu'il le déguise pour "étouffement", je ne le crois pas. Maintenant, il se comporte comme un gamin. Je lui ai glissé un citron à son thé, en lui disant qu'il aurait encore le temps de boire du café.
Je fais la vaisselle moi-même, en essayant de tout faire pour qu'Eric sauve son corps.
Il va chez lui, mais il y a le silence dans la maison.
J'espère qu'il ne se fait rien de mal.
Je lui fais un morceau des baies que nous avons cueillies il y a quelque temps (les mêmes que j'ai congelées). Tout un pot de délicieuse boisson aux baies légèrement acidulée se trouve sur la cuisinière, et je ne peux m'empêcher de siroter quelques gorgées dans un "verre d'essai".
Je vais chez Eric, je regarde le crépitement. L'homme est très occupé à dessiner à son bureau, et je n'ose pas le ralentir.
* * *
Quand je reviens du travail, c'est calme à la maison. Je vais le voir. Eric s'allonge dans son lit avec un livre, enveloppé dans une couverture chaude, sans masque, et il a l'air très douloureux.
- Eric," je suis allé chez lui et je me suis assis à côté de lui. Je le regarde dans les yeux légèrement rouges et je souris d'un sourire joyeux en lui caressant la main. Il avait de mauvaises ombres sous les yeux. Je touche son front avec le plus grand soin. Eric frémit et se tortilla un peu.
- Vous êtes au chaud, vous vivez au chaud, dit-il en se cognant les dents.
Son front brûle de feu.
- Eric, il faut que tu te reposes", lui ai-je pris le livre, et il résiste à peine. Obéissant, il se penche sur son oreiller. - Tu veux quelque chose ?
- Eric va bien," s'enveloppe-t-il plus serré dans une couverture, caché avec sa tête. J'assombris doucement la lumière du klaxon à gaz, ne laissant que peu de lumière.
Eric tousse doucement, secouant tout son corps.
Je le caresse doucement sur le dos et j'ouvre légèrement la fenêtre. Je sais qu'il a froid, mais la pièce est incroyablement étouffante.
- Reste ici.
D'une douceur suppliante.
Je ne pense pas que je vais partir.
- Vous avez soif ?
- Oui, c'est vrai.... - Tranquillement, mais avec persévérance, - rêves-tu d'Eric ?
Je touche son front chaud avec mes lèvres.
- Comment décidez-vous....
Je retourne vers lui avec un pot et un verre.
Eric a failli en boire trois à la fois avant de retomber impuissant dans son lit, encore tremblant.
J'éteins complètement les lumières.
- Dormir....
Il hoche la tête, tousse encore.
Ferme les yeux.
Je m'assois à côté de lui pendant un long moment. Eric se retourne sans cesse, essayant apparemment de soulager son mal de tête, mais il n'y a rien que je puisse faire pour l'aider. C'est seulement quand il dort, recroquevillé, que je lui mets soigneusement un mouchoir mouillé sur le front. Je ne sais pas à quel point ça aide, mais l'homme ne se réveille pas avant une demi-heure environ, alors j'ai le temps de dormir pendant que je dors.
Après trois ans, la température monte beaucoup, et le reste de la nuit, je le tiens pratiquement dans mes bras, l'empêchant de sauter hors du lit dans son délire. Il appelle quelqu'un, le supplie de l'aider....
Cette torture continue jusqu'au matin même, quand il s'endort enfin. Alors je me permets de m'endormir à côté de lui - je n'ai pas la force d'aller au lit.
* * *
Je me réveille bien avant lui. Eric siffle dans son sommeil avec son front chaud sur mon épaule. Sa fièvre a été un peu endormie, mais je peux imaginer à quel point il sera épuisé quand il se réveillera.
Je ne veux pas le réveiller.
Je quitte mon lit avec précaution et vais dans ma chambre.
Nous ne sommes pas une famille.
Nous sommes.... Je peux le dire.
Quelque chose a changé entre nous cet été.
Je ne sais pas quoi exactement.
Quand le petit-déjeuner au thé et au fromage sera prêt, je retournerai voir Eric.
Il est endormi.
Fragile. Vulnérable. Si fort et vulnérable en même temps.....
J'ai besoin de lui.
Eric se retourne dans son sommeil, et je préfère ne pas le déranger.
* * *
Quelques jours de plus s'écoulent tranquillement et calmement : Eric dort longtemps, acceptant parfois de manger un peu plus et de retourner ensuite dans le monde du rêve.
Dès qu'il va mieux (c'est-à-dire qu'il ne brûle pas ou ne tremble pas comme un ivrogne), il est inutile pour moi de le garder au lit. Eric va profondément dans le travail avec sa tête, et je ne peux que lui demander de ne pas sortir.
Contrairement à mes craintes, sa forte toux ne se transforme pas en bronchite, devenant progressivement rien.
Je ne pense pas qu'Eric comprenne à quel point j'étais inquiet pour lui.
Et je suis d'accord avec ça.
à suivre....